A quel type de public destinez vous ce nouveau spectacle ?
Ce spectacle s’adresse à l’ensemble de la famille. La protection de la planète, un peu comme les droits de l’enfant que j’ai chanté dans un autre concert, est un thème qui touche tout le monde. Alors évidemment quand on est étiqueté chanteur pour enfants, c’est difficile de ne pas se laisser enfermer dans sa petite case, mais je veux vraiment avec ce spectacle inviter le public le plus large possible à réfléchir sur l’avenir de la Terre… Que tous ensemble on apprenne ou réapprenne à mieux l’aimer.

Cette volonté de toucher un public jeune, sans pour autant négliger les adultes ou éluder les problèmes les plus graves, est une constante chez vous ?

J’ai d’abord commencé par écrire des chansons dites pour enfants en fonction de ma propre vie de famille. C’était l’époque du « cocon » : j’ai écrit sur la grossesse j’ai fait « bonjour les bébés » après la naissance de mon premier enfant, mais j’essayais toujours d’avoir un certain regard sur ces thèmes, d’en montrer les travers parfois. C’est avec « Enfants des iles » que j’ai pour la première fois introduit une question un peu plus profonde, celle de la différence, même si ça restait très ludique : est ce que l’on a la même enfance sous le soleil des iles et ici ?

La question du droit des enfants est ensuite venue tout naturellement et j’ai vraiment pris conscience du fait que la chanson était un formidable moyen de sensibiliser, d’éduquer et de faire régir le public sur des thèmes pas forcément faciles, mais traités avec sensibilité.

Comment avez vous abordé le problème de la protection de l’environnement, au cœur du récital que vous allez donner dans le cadre de Chorus ?

Je me suis beaucoup documentée, comme à chaque fois que je monte un nouveau spectacle, et j’étais très agacée de lire partout « la planète est malade ». Non ce n’est pas notre planète qui est malade, mais les hommes qui la maltraitent !

Cela m’a donné l’envie de raconter une fable où la terre, alertée par ses voisines du système solaire qui la mettent en garde contre la folie des hommes, décide d’aller voir de plus près ce qui se passe. Elle découvre ainsi la pollution, la surconsommation, les déséquilibres entre les continents et elle finit par se mettre en colère comme une mère qui n’aurait pas su montrer le bon chemin à ses enfants.

Et au moment où triste et seule dans son coin, la terre croit que tout est perdu, elle entend la voix d’un petit enfant, qui vient de planter un arbre avec son grand-père et symbolise tous ceux qui veulent agir et la protéger. La fin du spectacle est porteuse d’espoir et se termine sur « Touche pas ma planète », qui est un vrai manifeste pour la protection de la Terre. C’est un tour de chant engagé, en faveur de la vie et d’une vision plus planétaire des choses, afin de nous inviter tous, petits et grands, à sortir de nos égoïsmes pour prendre véritablement notre avenir en mains.

Ce spectacle n’existera il que sur scène ou fera t il aussi l’objet d’un album ?

J’ai mis beaucoup de temps à écrire ces chansons, car je voulais absolument éviter certains écueils. Ce ne devait pas être un petit traité d’écologie pratique, mais un hymne à la vie et j’ai vraiment voulu que tout soit parfait avant d’enregistrer l’album.

En studio j’ai pris des options plus électriques, qui m’ont amené à travailler un peu différemment. Le disque sortira en Mars , en même temps qu’un livre album, où cette fois je raconterai une histoire, qui reprendra les mêmes thèmes que le spectacle, mais déclinés différemment, avec des interventions de personnalités scientifiques comme Jean Marie Pelt, ou Albert Jacquard.

Propos recueillis pour Chorus par Pascal Leroy